Accueil » BLOG » La Birmanie hors des sentiers battus (ou notre escapade inoubliable dans la plus haute montagne de l’Etat Chin)

La Birmanie hors des sentiers battus (ou notre escapade inoubliable dans la plus haute montagne de l’Etat Chin)

fannytrichet_burma01

À notre arrivée au Myanmar, nous avions en tête le récit d’un voyageur croisé en Thaïlande, qui avait passé quelques jours renversants dans les montagnes de l’État Chin, isolé de tout parcours touristique. Nous voulions à tout prix suivre ses pas en allant nous perdre à notre tour dans la région (nous ne croyions pas si bien dire), et c’est après une halte autour du lac Inle (province sublime mais très impactée par le tourisme) que nous nous sommes mis en tête de rejoindre l’ouest du pays. Nous recherchions alors un peu de fraicheur (malmenés que nous étions par les hautes températures de saison, s’élevant jusqu’à 43°C), ainsi que de calme loin des zones touristiques. Nous savions qu’il nous faudrait une bonne dose de patience (et de chance) pour y parvenir avant les fêtes de Thingyan (le nouvel an birman). À cette occasion, le temps se suspend littéralement au Myanmar ; les réseaux de transports routiers, ferroviaires ou maritimes se mettent en pause et tout le monde nous prévient que pendant une semaine, il sera très difficile de se déplacer dans le pays.

carte

La plupart des birmans que nous croisons à ce moment-là semblent très étonnés de notre intérêt pour l’État Chin (d’ailleurs, la majorité de ces gens n’a jamais entendu parler de la ville que nous cherchons à rejoindre). Nous trouvons pourtant miraculeusement deux places dans un minubus de dernière minute au départ de Nyaung Shwe. Après avoir tenté vainement de nous séparer d’une partie de nos bagages (nous souhaitions les faire envoyer directement à Mandalay, étape suivante de notre périple), nous faisons donc route vers Chauk, petite bourgade située à environ deux cent kilomètres de notre destination. Après treize heures éprouvantes de route dans un véhicule assez désuet, aux côtés d’une voisine de siège souffrante ponctuant le trajet de ses douces effluves nauséeuses, nous posons enfin le pied à Chauk. Il est alors dix-sept heures passées et sur place, nous parvenons à déposer notre excédent bagage au poste de police.


À Chauk, nous décidons de repartir sans attendre, la nuit approchant à grands pas. Nous embarquons pour quelques kilomètres sur le toit d’un camion de transport de marchandises, avec un groupe de jeunes birmans exaltés par notre présence, puis nous ne marchons que quelques minutes avant qu’un pick-up d’adorables producteurs de bois s’arrête pour nous rapprocher du premier village sur notre route. Les producteurs ne vont pas exactement au village, mais nous proposent d’attendre à leurs côtés, à la nuit tombée, que deux adolescents (leurs fils et un ami peut-être) prennent le relai pour nous y déposer en scooter. Comme il fait nuit noire à notre arrivée à Ka Zun Ma, nous installons notre hamac dans une petite case abandonnée, sur les bords d’une rivière à sec.

fannytrichet_blog_chinstate20
La nuit est courte, interrompue par de nombreux moustiques mais au petit matin, la vue compense les petits tracas nocturnes ! Nous nous réveillons au milieu des vaches, qui acceptent sans broncher cette cohabitation farfelue. A quelques mètres, un groupe d’ouvriers accepte quelques photos contre des cigarettes et les jeunes hommes nous emmènent rencontrer le reste de leur famille, fiers de nous faire découvrir leur activité (travail du bois et culture d’oignons).

– En savoir plus sur l’Etat Chin
– L’Etat Chin, terre oubliée du Myanmar

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *