Sur mes étagères, j’ai plein de bouquins. Du livre d’artiste, de la monographie, du catalogue d’expo, du recueil de nouvelles, de l’ouvrage théorique, un peu de poésie… Ici, j’ai envie de vous parler un peu de mes inspirations, photographiques surtout. Je ferai donc quelques billets sur ces artistes qui me touchent, pour plein de raisons, à chaque fois différentes.
Aujourd’hui, je vous parle d’un livre paru en novembre 2016, et que je ne me lasse pas d’admirer depuis ! Il s’agit de President Hotel, un ouvrage de Laurent Weyl.
Le photographe y immortalise les derniers instants du President Hotel, un immeuble hallucinant aux allures de vaisseau fantôme, qui trône encore fièrement à Hô Chi Minh Ville. Construit au milieu des années 60 par un riche vietnamien, le bâtiment est un symbole de l’ancienne Saigon. Avec ses airs de cité radieuse, l’édifice fait alors figure d’exception, en pleine guerre du Vietnam. S’y succèdent l’Armée américaine (alliés du Sud Vietnam), puis les vainqueurs du Nord, à partir de 1975. De nombreux vietnamiens s’installent alors au sein de la résidence sur décision du pouvoir, dans le but de dompter la ville du sud, longtemps résistante. A partir des années 80, des artistes y élisent également domicile. A ce moment-là, l’immeuble accueille près de 2500 habitants. Mais depuis les années 2000, le President Hotel n’est plus entretenu. Vétuste, insalubre, il est voué à la destruction : d’autant que le terrain, proche du centre-ville, est très convoité.
En 2013, 130 familles faisaient encore de la résistance dans le bâtiment : ce sont des bribes de leur histoire que Laurent Weyl parvient à saisir à travers ses images. Jouant avec les clairs-obscurs et les angles de vue, alternant plans larges et détails, architecture et portrait, le photographe nous raconte le quotidien de familles singulières et touchantes.