Nous étions à la capitale pour le Sarajevo Film Festival en Aout dernier : l’occasion de revenir sur quelques films marquants à découvrir absolument !
TRANSMANIA, omnibus orchestré par quinze réalisateurs croates, cultive l’absurde avec une habileté rare. Les coups de théâtre s’enchainent à un rythme effréné, les directeurs de photographie ayant relevé le défi de la fluidité. Les cadrages sont maitrisés, la mise en scène soignée. L’exercice était périlleux, il est réalisé avec brio.
Avec DOGS, Bogdan Mirica nous emmène aux confins de la Roumanie, où il filme avec une maitrise déconcertante et dans des plans sublimes, l’immensité d’une nature sauvage et désolée. Ce premier film est une révélation, il captive par son judicieux dosage de noirceur, d’humour, de tension, de retenue et d’éclat.
(directeur de la photographie : Andrei Butica)
Dans A DECENT WOMAN (Los decentes), Lukas Valenta Rinner nous entraine dans une satire intelligemment menée, où le quotidien aseptisé d’un quartier résidentiel hautement sécurisé se heurte de plein fouet à la libération sexuelle et mentale d’une attachante et désinvolte femme de ménage. Le fossé entre froideur urbaine et nature luxuriante se règle en apothéose, le film est surprenant et captivant à de nombreux égards.
(directeur de la photographie : Roman Kasseroller)
IMPORT est un bijou cinématographique. La précision des cadrages, qui ne laissent rien au hasard, le subtil jeu de « pleins » et de « vides », associés à une excellente rythmique dans l’enchainement des séquences, témoignent de la maîtrise d’Ena Sendijarevic (réalisatrice) et Emo Weemhoff (directeur de la photographie).
Film de fin d’études de Bartosz Kruhlik, ADAPTATION parvient en quelques minutes à brosser le portrait poignant d’une famille brisée. Le réalisateur rend compte avec justesse de la détresse de son protagoniste, à travers une mise en lumière froide mais toute en clairs-obscurs.
ELEGANCE, qui porte bien son nom, documente un pan de la haute société finlandaise, dont la chasse est à la fois passion partagée et véritable style de vie. La précision et le soin accordés à la mise en scène, sublimée tantôt par une douce lumière automnale, tantôt par un énigmatique mais chaleureux éclairage studio, font de ce film un curieux ensemble de tableaux, aussi esthétiques que décalés.
Mahdi Fleifel signe avec A MAN RETURNED un documentaire intimiste qui ne laisse pas indifférent. Caméra à l’épaule, le cinéaste accompagne Reda (avec qui il entretient d’ailleurs une véritable relation d’amitié). Pris au piège dans un camp de réfugiés palestinien, Reda raconte ses espoirs déchus après son expulsion de Grèce, et son histoire d’amour, aussi douce-amère que son quotidien au sein du camp dans lequel il tente de reprendre pied. L’immédiateté des images, la réalité des scènes, apparaît d’emblée comme une évidence, laissant transparaître avec brutalité tout le drame d’une existence tourmentée et cruellement impactée par la guerre.
Si vous vous sentez d’humeur cinéphile, quelques films supplémentaires à voir également :
– THE SIEGE, de Rémy Ourdan et Patrick Chauvel
– IN DEFENSE OF THE ROCKET, de Martin Ginestie
– ALLÔ CHERIE, de Danielle Arbid
– A DOCUMENTARY FILM, de Marcin Podolec
– COFFEE HAS TO BE DRUNK SWEARING HOT, de Luigi Brandi